Only One - Alisen : Chapitre 11 (nouvelle publication)

02/11/2013 10:16

 

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Nouvelle publication.

 

La traversée du camp dure à peine cinq minutes en tout et pout tout. Mais c’est cinq minutes de trop. J’ai l’impression que quelqu’un s’est amusé à déplacer tous mes organes internes et a le redisposer au petit bonheur la chance. Je n’ose même pas ouvrir la bouche de peur de tout rendre sur mes genoux.

Logan serre le frein à main et se tourne vers moi avec un petit sourire contrit. Nous avons volé ce traineau. Et pour quoi ? Pour nous rendre chez le Secrétaire en personne. Nous n’aurions pas pu faire pire…

Je saute par-dessus la balustrade du « véhicule », et mes genoux se dérobent sous moi. Tout me fait penser à l’une de mes crises. Logan s’extirpe hors du traineau et vient à mon secours.

-              Ali, ça va ?

-              Ta conduite était à peine trop… brutale.

-              Oh ! Je n’avais jamais conduit de traineau avant.

Je n’ai aucun mal à le croire. Ce qui me fait peur, en revanche, ce sont les caméras. Il y en avait, au bas mot, une bonne soixantaine rien que sur notre trajet. Quelqu’un nous a forcément repérés. Impossible autrement. Alors pourquoi est-ce si tranquille ?

Je regarde autour de moi, l’œil aux aguets. Logan nous a emmenés tout droit dans les griffes du loup. Entourés de part et d’autres par des bâtiments gigantesques, nous ne pouvons pas nous enfuir. Une chance pour moi que je sois mandée par le Secrétaire. Mais Logan ? Il n’était pas censé m’accompagner. Et que dira le bras droit de l’Empereur quand il apprendra que mon petit ami à percé un des secrets d’Only One ? La salle de congélation des corps n’était pas censée être connu de nous. De même pour le traineau. Je ne comprends d’ailleurs toujours pas l’utilité d’un tel véhicule. Des voitures auraient amplement suffit. Je réfléchirais à ça plus tard. Quand je serais sortie vivante de cet entretien, si entretien il y a.

Je sens la main de Logan se glisser dans la mienne. Instinctivement, je m’accroche à ses doigts comme pour ne pas couler.

-            Et là, on fait quoi ? je demande en essayant de contenir la panique dans ma voix.

-            Je ne sais pas. Je suppose qu’il faut monter dans un des ces bâtiments et demander où est le bureau du Secrétaire.

J’acquiesce en silence. L’envergure de cette partie du centre m’oppresse. On se croirait dans le centre d’affaire de l’une des très grosses villes d’autrefois. En plus délabré.

J’inspire un grand coup et lâche la main de Logan. Je n’ai pas le temps de faire un pas qu’il me rattrape et me tire en arrière.

-          Tu fais quoi, Ali ?

-          J’y vais seule, Logan.

-          Quoi ? As-tu perdu la tête ?

-            Je suis demandée, pas toi. Prend le traineau et retourne au centre.

-            Il est hors de question que je te laisse aller voir ce malade seule !

-            Logan, s’il te plait ! Je ne veux pas prendre le risque de te perdre pour un connard pareil. On se retrouve ce soir.

-            Non…

-            Chut !

Je prends son visage à deux mains et dépose un baiser sur ses lèvres. Il s’agrippe à mes hanches et enfoui son visage dans le creux de mon cou.

-          Je t’aime, Alisen.

-            Je sais. Et moi aussi. C’est pour ça que je te demande de rentrer avant qu’il ne soit trop tard.

-            J’espère que tu sais ce que tu fais, dit-il en se détachant.

Je me contente de le serrer contre moi. Oui, moi aussi j’espère savoir ce que je fais.

-          Aller, pars.

Il me sourit et acquiesce. Mais avant de repartir, il me prend les mains et m’embrasse timidement. Je le regarde s’en aller, un pincement au cœur. Je ne me sens pas en sécurité du tout sans lui et le bruit du moteur qui s’éloigne ne fait qu’empirer mon sentiment de détresse.

Il n’y a aucune chance de réchapper à cette entrevue, je le sais, mais mes yeux cherchent tout de même une échappatoire. Et puis finalement, pourquoi ne pas affronter l’assassin d’Emily ? Gonflée par cette nouvelle émotion, je me dirige d’un pas volontaire vers le premier bâtiment. Il mesure dans les quarante mètres de haut et est large d’une bonne quinzaine. En tout, il y a dix bâtiments. Un pour chaque centre je suppose.

Quand je pénètre dans le bâtiment, je suis accueillie par un gros « 8 » lumineux. Mon bâtiment, peut-être. Je ne fais pas trois pas qu’une vieille femme entre dans le hall. Je m’immobilise et guette sa réaction. Celle-ci est immédiate.

-          Alerte ! 4/08 est hors enceinte ! Alerte !

La bonne femme se met à courir jusqu’à un comptoir où elle décroche un téléphone. Ses gestes sont frénétiques et elle me lance des regards apeurés, comme si j’étais un fauve et que j’allais lui sauter à la gorge. Je me précipite sur le téléphone et le lui arrache. La femme hurle à s’en détruire les cordes vocales.

-            Non, attendez, vous ne comprenez pas, je tente de la raisonner.

-            Candidat hors enceinte ! continue-t-elle de beugler, pressée contre le mur.

-            Madame, je ne vous veux aucun mal !

-            Candidat hors…

Ma main se referme sur sa bouche. La bonne femme écarquille les yeux de pure terreur.

-            Ecoutez-moi s’il vous plait ! Je suis ici parce que le Secrétaire m’a demandée.

A présent la peur passée, c’est un masque de doute qui passe sur le visage de la femme. Je lui libère la bouche et elle répond aussitôt.

-          Ton identité ?

-          Je ne comprends pas.

-          Ton identité !

-            Et bien 4/08… dis-je pas trop certaine de ce qu’elle me demande.

-          Mais non, pas ça idiote ! Ton nom !

-          Mon nom ?

Pourquoi mon nom a-t-il soudainement de l’importance ?

-          Alisen…

-          Ah c’est donc toi !

De plus en plus bizarre. Je fixe la vieille femme, et essaye vainement de comprendre la situation.

-          Le Secrétaire t’attend miss Rosendra.

-            C’est ce que je veux vous dire depuis tout à l’heure !

-          Ce n’est pas grave.

A-t-elle seulement comprit que je ne m’excusais pas mais que je me plaignais ? Sans rien ajouter, elle me fait signe de la suivre et se dirige vers la porte d’entrée.

Mais je ne bouge pas.

-            Où m’emmenez-vous ? je demande, suspicieuse.

-          Voir le Secrétaire.

-          Ici ?

-            Non ! Ses appartements sont plus loin dans le camp. Je t’y emmène. Il avait prévu l’éventualité que tu arrives par ici. Le Secrétaire est un homme très intelligent.

Je ne prends pas la peine de lui répondre et la suis. En passant devant le bureau, la vieille femme appuis sur un bouton et dit da               ns un micro :

-          C’est bon, tout va bien.

Elle me dirige vers les appartements du sadique sans une seule fois faire mention à Logan et à notre échappée. Soit cela lui importe peu, soit elle n’en sait rien. Je prie pour la deuxième option.

Le lieu de résidence du Secrétaire est à peine à quelques minutes du bâtiment 8. C’est une petite maison sur pilotis plutôt jolie et accueillante. Si l’on oublie la muraille de fils de barbelé tout autour. Quel genre d’homme accepterait de vivre entouré de gens qui veulent le voir mort ? Un grand psychopathe, c’est sûr.

La vieille femme me laisse devant le grillage de barbelés et s’en va. Je la hèle.

-          Et je fais quoi maintenant ?

Elle se retourne et me lance un sourire que je n’arrive pas à interpréter.

-            Il est là, se contente-t-elle de répondre. Puis elle me tourne définitivement le dos.

Je fais face au grillage, perplexe. Puis je comprends ce que la vieille folle a voulu dire. A vingt centimètres de moi, juste derrière le grillage, se tient un homme cagoulé. Il est plus petit que moi. Puis il ouvre le grillage et me tend une main.

-          Bienvenue Alisen. Je t’attendais.

L’air a du mal à passer dans mes poumons. Je regarde la main tendue comme s’il s’agissait d’une araignée, partagée entre la peur et le respect. Je me force à recouvrer mes esprits et passe le portail en fixant l’homme. Il se rapproche de moi et pose sa main sur mon avant bras. Je scrute son visage. Seuls ses yeux et sa bouche sont visibles. Rien qui ne permette de tirer un portrait. Je regarde sa main sur moi. L’homme commence à marcher en me faisant silencieusement signe de le suivre dans la maison. J’abdique et, la peur au ventre, emboite les pas du Secrétaire.

 

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